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Le Requin et son potentiel

      Le requin, animal marin souvent redouté comme étant un danger sur les plages, possède une peau très particulière et avantageuse. Contrairement aux poissons composés de squelettes osseux, le requin (poisson cartilagineux) fait possède sur sa peau de nombreuses écailles tranchantes aussi appelées denticules cutanées. L'observation de ces écailles au microscope électronique (voir image) nous montre qu'elles sont couchées et aplaties contre le corps du requin. En caressant le requin de la tête vers la queue, la peau de ce dernier paraîtra douce alors qu’en sens inverse, la peau du requin sera rigide et rugueuse. C’est grâce à cette peau rigide composée d'écailles microscopiques que le requin peut surmonter de nombreuses blessures et infections bactériennes. En regardant ces écailles de plus près, on remarque qu'elles sont dotées d’une surface concave permettant une meilleure agilité et vitesse dans l’eau. Ces “canaux” à la surface de la peau du requin permettent à l’eau de se rapprocher au maximum de la surface du corps de l’animal tout en évitant les forces de friction et de frottements, comme la traînée.  Ce phénomène, dû à l’exosquelette du requin, s’appelle “l’effet riblette”. Ces caractères morphologiques permettent donc au requin de se glisser dans l’eau tout en conservant de l'énergie pour attaquer ses proies. Néanmoins, l’espace entre chaque denticule dépend de la vélocité de l’animal afin d’optimiser le gain d'énergie, ce qui explique les différentes formes et tailles d'écailles entre espèces de requins.

     Ces caractéristiques hydrodynamiques spécifiques ont ainsi inspirées de nombreux chercheurs de notre époque. Une des inventions fut le “FastSkin”, combinaison de natation, permettant aux sportifs olympiques une meilleure glisse lors des compétitions (voir article Biomimétisme et Traînée). De nombreuses autres inventions dans le domaine des transports se sont inspirées de cette peau de requin. Dans l'année 1989, la compagnie Airbus essaya de recouvrir un de ses avions de papier aluminium ayant la forme de ces denticules et découvrit que la force de frottement fut réduite d’environ 70%. Ceci correspond à une réduction de 1% dans sa consommation d’essence, apportant un grand bénéfice économique mais aussi environnemental. Aujourd'hui, au lieu d’appliquer du papier à la surface des ailes, un produit est en cours d’essayage et devrait permettre aux ailes d’avions de la compagnie Lufthansa d’emprunter et de répliquer la forme des écailles de requin.
 

      Les études sur l’hydrodynamisme du requin ont donc mené à de nombreuses nouvelles inventions, dont certaines ont le potentiel d’avoir des conséquences environnementales bénéfiques. On peut donc penser que la morphologie spéciale du requin pourrait s’appliquer aux différents systèmes d'énergies renouvelables afin de construire un future propre et durable.

© 2018 par Idris Braham, Pauline Fernandez et Stanislas Jacquet

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